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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 16:43
huiles sur toile: 130 x 97 cm pour les 3 premières images, paravent 3 ventaux 180 x 150 cm pour la quatrième image et 130 x 97 cm pour la dernière.
huiles sur toile: 130 x 97 cm pour les 3 premières images, paravent 3 ventaux 180 x 150 cm pour la quatrième image et 130 x 97 cm pour la dernière.
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huiles sur toile: 130 x 97 cm pour les 3 premières images, paravent 3 ventaux 180 x 150 cm pour la quatrième image et 130 x 97 cm pour la dernière.

huiles sur toile: 130 x 97 cm pour les 3 premières images, paravent 3 ventaux 180 x 150 cm pour la quatrième image et 130 x 97 cm pour la dernière.

Il ne s'est pas passé beaucoup de temps, depuis ma dernière publication, avant l'annonce du confinement. De mon côté pas de changement sinon la possibilité de retrouver mes amis pour un repas ou un Week-end, de la maison à l'atelier le chemin reste le même. Mon village s'est fait encore plus calme qu'à l'habitude pour le plus grand plaisir des oiseaux et de l'écureuil qui systématiquement, au matin, parcourt ma rue en sautant d'arbre en arbre. Je n'en voyais qu'un éclair sauf en ces jours de confinement où les animaux semblent reprendre place. Il y a une ancienne borne à charrette au pied du tilleul qui se trouve dans l'axe de la fenêtre de ma cuisine, un pierre en forme de quadrilatère fichée en terre. Depuis que la circulation automobile est passée de peu à presque rien, notre écureuil a pris cette habitude de s'asseoir à son sommet et d'y rester plusieurs minutes, le buste dressé et ses oreilles bien droites, la queue majestueusement déployée, sans manifester d'inquiétude. Je l'ai aussi vu se poster au milieu du bitume, rien ne venant l'en déloger. Valérie a eu l'idée de déposer des noix sur la pierre, elle est attentive à notre environnement végétal et animal infiniment plus que moi… 

C'est dans ces conditions (d'autant moins stressantes qu'un temps radieux a fait exploser mes deux lilas en floraison, l'un blanc, l'autre mauve) que les voix radiophoniques qui m'accompagnent commentent en boucle une catastrophe mondiale. Impossible en l'occurrence de ne pas être surpris de la rapidité avec laquelle le discours dominant a construit des figures héroïques, relayant par ailleurs ad nauseam l'angoisse sourde sensée nous étreindre. Si un virus provoquant la mort d'un aussi faible pourcentage de malades nous plonge dans les affres de l'inquiétude, qu'en serait-il en situation de guerre, d'épidémie de choléra, de peste? L'impact psychologique de cette pandémie a d'autres raisons que le danger qu'elle nous fait courir, elle ébranle le triomphalisme de nos sociétés, elle met au grand jour leurs insuffisances et rend l'avenir d'autant plus incertain. Pour ceux qui traversent la vie en funambules avec la conscience de la faillibilité de toute entreprise humaine, rien ne change. Pour d'autres qui ont sacrifié leurs désirs, se sont interdits l'insouciance, au nom de leur sécurité, le choc est inévitable. Ce virus nous rappelle à une réalité que notre humanité n'a jamais voulu affronter, notre simple condition de mortel. Ce déni est la pierre angulaire de nos civilisations, des légendes qui les ont déterminées. Sous l'impact, la fébrilité avec laquelle se reconstruisent les mythes est le symptôme manifeste de ce trait spécifiquement humain, chercher systématiquement son recours dans la fiction et c'est bien une fiction qui se détermine sous nos yeux avec ses martyrs et ses héros. Je suis curieux de savoir ce qu'en fera le roman national (à condition de rester vivant)… 

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