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20 septembre 2015 7 20 /09 /septembre /2015 19:35
les réveils difficiles

Ci-dessus une image du dispositif à Troyes, j'y reviendrai. faisant suite, quelques photos saisies pendant que Françoise, Dominique et William préparaient le petit hommage à Mimi Lorenzini où se succèderont des musiciens proches. Un vrai plaisir de les voir tous et les entendre.

les réveils difficiles
les réveils difficiles
les réveils difficiles

Trève d'album de famille....

Pour revenir à ce dispositif à Troyes, j'ai profité d'une de ces vagues oportunités pour présenter mes toiles de ces trois derniers mois (à l'exception de deux petits drapés en grisaille réalisés antérieurement), Au regard de ce que j'ai mis en oeuvre, c'était tout à fait dérisoire... Pour continuer à travailler, on fait fi des contingences, on se dit qu'il faut répondre à ses propres exigences malgré l'inconfort, l'absence de moyens et la certitude qu'il n'y aura qu'un très faible retour... L'excitation de la mise en oeuvre passée, les réveils sont difficiles... 

En relisant le livre de Jack London, "Les mutinés de l'Elseneur" (faites excuse, je garde un appétiit d'enfant pour les livres d'aventures maritimes), j'ai été frappé par l'un de ses propos faisant remarque de l'impossibilité humaine à considérer les choses et les évènements dans leur réalité la plus stricte. Il distinguait la mystique, non pas comme une qualité mais comme un trait de caractère incontournable, un vice de forme en quelque sorte, une incomplétude humaine. Propos désabusé d'un écrivain fatigué de ses combats rédigeant son dernier roman ? Toujours est-il que l'idée m'a frappé. J'ai d'abord pensé à l'actualité de ces jeunes gens qui se font sauter la gueule en flinguant leurs congénères au nom d'une idée folle, d'une légende certes riche en enseignements, mais qui n'en reste pas moins une légende (réduite à quelques dogmes simplistes et mots d'ordre meutriers). Puis je me suis demandé quelle était la différence, en dehors de toute hiérarchie, entre cet aveuglement et mon investissement dans ma pratique, envisageant le poid de la croyance qui m'anime pour que je continue à imaginer sans cesse de nouvelles peintures, de nouveaux projets dans une absence de perspectives évidente. La peinture est un sacerdoce, je le répète à qui veut l'entendre, est-ce que j'ai le choix de ne plus y croire ? depuis des années, elle structure et oriente toute mon existence. Dans la même perspective, je me suis amusé à considérer toutes les pratiques humaines  avec le vertige de voir le monde, l'actualité, se déconstruire en me renvoyant sèchement à un sentiment d'absurdité, a-t-on le choix de ne plus y croire ?

Au sujet de ce livre de Jack London -oublions mon désabusement- j'ai été frappé par ses propos sur "la supériorité des officiers du gaillard d'arrière sur les marins de pont" désignés comme stupides ou, au mieux, d'une intelligence malfaisante et pervertie et son antisémitisme convaincu. Comme la préface le précise, puisque Jack London était socialiste, "ces idées étaient bien reçues à gauche" ce qui nous laisse éprouver le bain idéologique de l'époque, le livre a été publié aux Etats-Unis en 1914 et en France en 1930. A ce compte, on peut considérer que l'avènemment du nazisme aurait pu survenir à peu près dans n'importe quel pays de notre cher occident. Et comment l'idéologie qui nous mène aujourd'hui sera vue par les générations futures? A-t-on même la possibilité de la décripter ou vit-on toujours dans la certitude de fausses évidences et nous épuisons-nous en des combats dérisoires et meutriers.

Bonne nuit à tous.

 

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