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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 21:26
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Biennale de Cachan, "Max etc..."

Repro 1 / Biennale de Cachan.

"Max in memoriam", le tableau dans le contexte de la biennale de Cachan, en remerciant l'équipe de l'Orangerie pour le soin porté à l"accrochage. Au sujet de ce tableau, si je l'ai déjà présenté dans ce blog, je suis resté assez laconique dans mes légendes. J'ai du évoquer le thème imposé sans expliquer le choix de la composition. Le dossier d'appel à candidature à la biennale suggérait la filiation évidente des années Dada et de ses multiples avatars contemporains. Je n'ai pas suivi le fil, pas forcément selon une intention déterminée.

Il se trouve qu'à la lecture de l'énoncé du thème, la 1ere guerre mondiale, les premières images qui me soient venu à l'esprit était celles d'Otto Dix et Max Beckmann. En précisant cette impulsion , j'en suis venu à cette série d'eaux fortes qui m'avaient tant frappé à l'occasion de l'exposition que Beaubourg avait consacrée à ce dernier. Puis en consultant des images d'archive, j'ai trouvé une photo de champ de bataille colorisée en ocre. La réalité dont tentait de rendre compte l'image supposait de l'empâtement, de la terre et de l'épaisseur, alors l'idée d'un triptyque qui tenterait l'opposition d'un portrait gros plan traité dans la légèreté des transparences, évanescent et précis comme un souvenir prégnant, d'un volet central en empâtement à la manière expressionniste, quasi monochrome, et d'une partie gauche jouant de la force d'un graphisme aigu à l'imitation de Beckmann, noir sur le blanc de la toile enduite s'est imposée. Trois images dissemblables, trois manières de peindre, restait que le tableau devait être un tout et parties, il fallait un élément graphique qui lie les trois volets, un bandeau rouge qui joue en harmonie vivace dans les dominantes des trois parties.

Le souci dans l'aventure, c'est de toujours douter de la validité de ses choix. La solution, c'est de s'en foutre de ces doutes, advienne que pourra, l'aventure est dans le tableau, quelque soit le postulat de départ... Dans l'évolution de mon travail, je m'aperçois avec de plus en plus de précision que je tourne toujours autour d'une même tentative, mettre en ordre des signes contradictoires, un souci des contrastes qui outrepasse la loi des complémentaires ou des valeurs opposées. Dans ce jeu des oppositions s'exprime en creux un sentiment double qu'Eugène avait simplement traduit en considérant mon tableau: "et pourtant, ça fonctionne..." La réussite d'une composition reposerait sur son ambiguïté ?

Repro 2 (huile sur toile, 150 x 150 cm) / Si je dois lui donner un titre, à celui-là, ce serait en référence aux sculptures d'Eugène qu'il garde dans un grenier. Le motif est tiré de quelques photos de ces travaux et de leur contexte. Je ne sais pas inventer, ça ne m'intéresse pas, j'ai tant de plaisir à me laisser surprendre par ce qui m'est donné à voir. J'imagine que ces sculptures, Eugène les a réalisées dans la spontanéité du geste, ce que j'en retient? Le sentiment d'une forme complexe dans une matière bien particulière que jamais je n'aurais su imaginer. Dans l'évidence de sa matérialité (une terre cuite patinée de ses trente ans d'existence), elle me parle d'émotion.

J'ai déjà publié une reproduction de la version de base du tableau, avant que je fasse apparaître la trame qui se superpose à l'image initiale. Depuis le départ, je savais que le tableau ne se limiterait pas à sa première forme, mais il m'a fallu laisser dormir la toile une bonne semaine avant de trouver ce graphisme tout bête, une succession de traits qui traverse la toile.

Eugène m'avait dit que dans son travail de plasticien, il cherchait le mystère de l'existence. André Lothe ne disait pas autre chose quand il expliquait qu'en toute chose qui lui était donné à voir, il cherchait les "lignes de force" qui structuraient les signes et que le cubisme n'était qu'un jeu de déconstruction/reconstruction tendant à rendre ces lignes apparentes. Pour ce qui me concerne, ma tentative en peinture serait le reflet de la tentative fondamentale de ma pauvre vie, harmoniser le flux des sentiments contradictoires qui me traversent sans cesse, en atténuer la violence en les hiérarchisant.

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