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5 janvier 2018 5 05 /01 /janvier /2018 12:26
huile sur toile, 150 x 150 cm

huile sur toile, 150 x 150 cm

Huile sur toile 190 x 190 cm

Huile sur toile 190 x 190 cm

Huile sur toile, 150 x 150 cm.

Huile sur toile, 150 x 150 cm.

Reproduction 1, composition inspirée de la photographie d'un sac poubelle émergeant du sable d'un ru asséché. Reproduction 2: une tentative de rompre avec un système que j'ai décliné depuis plusieurs mois, à savoir un motif souvent centré, isolé sur des fonds en aplats gris clairs. Encore une fois, je ne suis pas certain que le tableau soit terminé, je l'ai réalisé avec l'idée d'introduire un élément contradictoire sans réussir à le définir. Reproduction 3 : Le troisième tableau a été retravaillé après que je l'ai laissé des semaines en pénitence à l'atelier. Je l'avais présenté dans ces pages dans sa version précédente.

Animal laborans.

Il m'est arrivé dans des articles précédents de désigner l'exercice de la peinture comme un acte de foi. Une référence à une notion transcendante, à une suprématie de l'Art avec un grand A justifierait le sacerdoce, celui-là même que je semble exercer depuis des années avec abnégation alors même qu'en athée définitivement convaincu, je réfute le présupposé. La question de savoir ce qui motive mon obstination se pose assez douloureusement: Un franc succès me faisant défaut, je ne peux oublier cette voix douteuse dans l'ivresse de lauriers récoltés. Je me dépatouille de ce paradoxe en imaginant l'acte de création comme l'expression primitive et spécifiquement humaine de la nécessité de faire, un travail distinct d'une tâche rémunératrice ou gratifiante, un acte spontané répondant à une fonction biologique plus ou moins prégnante selon les individus. L'exercice d'un art serait l'expression d'une pulsion, un acte singulier et marginal ne répondant à aucune attente sociétale, un acte dénué de sens, introspectif par nature. Qu'en serait-il de la reconnaissance des œuvres et de leur glorification dans ces conditions? Une soudaine osmose du sens commun avec une voix singulière ou l'autocélébration du génie de l'humanité à travers un objet d'autant plus propice qu'il est dénué de sens et possiblement investit de toute mythologie possible...

Ou la reconnaissance d'une expression touchant un sentiment universel, merci d'y croire...

Un sentiment, une émotion...

(Emotion : "Mouvement, agitation d'un corps collectif pouvant dégénérer en troubles...  Etat de conscience complexe, généralement brusque et momentané, accompagné de troubles physiologiques", définitions du petit Robert)

("L'activité de travail n'a pas besoin d'autrui, encore qu'un être peinant dans un complète solitude ne puisse passer pour humain: Ce serait un animal laborans, au sens rigoureux du terme." Hannah Arendt, La condition de l'homme moderne.)

 

 

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28 septembre 2017 4 28 /09 /septembre /2017 15:58
Encre de chine, 18 x 26 cm

Encre de chine, 18 x 26 cm

Huile sur toile, 150 x 150 cm (reproduction modifiée ce jour, le 30 09 2017)

Huile sur toile, 150 x 150 cm (reproduction modifiée ce jour, le 30 09 2017)

Je suis définitivement désordre, en témoignent les multiples carnets que j'abandonne et réutilise parfois des années après. Au hasard de ces manipulations, je suis retombé sur quelques courts textes érotiques (l'exercice m'était occasionnel). Un petit extrait? je le choisirai chaste et de quelques lignes:"Il faut partir du haut, passer le creux du cou, laisser l'omoplate à sa gauche et suivre le petit chemin du milieu du dos jusqu'à la fesse que l'on gravit. Au sommet, on profitera du paysage, le haut des cuisses offrant dans le creux qu'elles déterminent une ombre accueillante" Un autre franchement blasphématoire commence par "Pauvre Joseph en Galilée fut bien marri, sa donzelle avait le ballon..." Je vous épargne le reste...

 

 

Pour en venir aux ceps, malgré que j'habite la Champagne, il a fallu ce séjour au pied des Cévennes pour les découvrir de formes aussi incroyables. Je suis toujours fasciné par ces arbres portant en stigmates l'histoire de leurs vicissitudes, ceux-là témoignent des multiples sévices que nous leur imposons. Y pensez-vous en buvant votre vin? Décidemment, du scandale des abattoirs à la taille des vignes, pousser la réflexion est tout à fait vertigineux. Que fait-on quotidiennement qui ne fasse dommage à ci ou çà? Je repense à certaines traditions shamaniques selon lesquels le chasseur adresse ses excuses à l'esprit de l'animal qu'il vient de tuer, peut-être la question n'est pas de faire le bien, mais de faire le moins de mal possible. "Vaste programme" aurait dit le grand Charles. Vous aurez compris que je me méfie des moralistes, ils se déterminent selon une mythologie étroitement anthropomorphe la réduisant de surcroît à une pauvre et supposée nécessité. C'est dans leur rangs que j'ai constaté les pires transgressions, les trépanés qui se font sauter la gueule en pleine foule le font au nom d'une morale. Bon, je vais me servir un verre de vin...

J'ai triché en présentant la reproduction d'un tableau dont je ne suis pas certain que ce soit sa version définitive. Je suis toujours étonné par mes choix de composition. Est-ce qu'on fait la peinture qu'on aime? Ce serait trop facile, la part de soi qui s'exprime au final nous a toujours échappée quelles que soient les anticipations. Dans cette pratique, le problème du choix vient se nicher dans les moindres détails, ça démarre avec la préparation du fond (lisse? absorbant ou non) pour aller au détail d'une touche de blanc. Dans ces étapes successives, chaque décision entraine sa logique pour au final vous laisser dubitatif en considérant l'objet... On est acteur ou spectateur... 

Je reste dans cette logique d'isoler les motifs par des espaces en aplats mais depuis longtemps, je repense à l'exposition d'œuvres de Velasquez au Louvre, il y a plus ou moins trois ans. Je repense aux études qu'il faisait sur le vif, en les poussant jusqu'à des petits portraits à l'huile qu'il intégrait ensuite dans ses allégories. C'est le processus qui m'a interpelé, construire une composition à petits pas comme un projet à long terme. Céder à cette inclinaison me demandera sans doute un peu de temps...

La petite dame au dragon est un bois gravé et encré d'une vingtaine de centimètres de haut, j'ai du m'amuser à la réaliser en 2013, triste période me concernant, un temps de confrontation à la grande faucheuse...

-"Knock Knock Knock, i am mrs Death (voix lugubre et tremblotante)

-Oh mrs Death, please come in, do you want a drink?" (cf. Monty python).

 

 

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12 septembre 2017 2 12 /09 /septembre /2017 19:42
Huile sur toile, 150 x 150 cm, 2017

Huile sur toile, 150 x 150 cm, 2017

Huile sur toile, 190 x 190 cm, 2017

Huile sur toile, 190 x 190 cm, 2017

Le premier motif est en vérité une représentation scrupuleuse d'un morceau de métal fondu trouvé dans la forêt en cherchant des champignons (l'original ne dépasse pas vingt centimètres). Sous les mousses, en y prêtant plus d'attention, un monticule de ces concrétions métalliques affleurait. J'imaginais un reliquat de notre dernière guerre... Un aéroplane scratché, pulvérisé?

Bien sûr, ce n'est pas un météore. 

Pour le deuxième tableau, il est de cette série des repeints. J'ai eu quelques soucis pour l'exécuter. J'avais l'idée de travailler des teintes évanescentes mais je suis parti d'une ébauche contrastée qui aurait du me décider à un autre choix. Je suis revenu au désir initial avec une pointe de regret. Le châssis occupe le milieu de l'atelier, je le considère sans me décider à le trouver réussi ou raté, mais après tout, j'ai le même problème avec la majorité de mes tableaux.

 

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20 juillet 2017 4 20 /07 /juillet /2017 09:34
Huile sur toile, 190 x 190 cm, dans la série des toiles à partir d'Eugène..

Huile sur toile, 190 x 190 cm, dans la série des toiles à partir d'Eugène..

Je me souviens que pour le premier tableau de la série, j'étais intervenu sans état d'âme, sur une impulsion. Pour celui-ci, après avoir supprimé un aplat blanc rectangulaire qui figurait sur la composition initiale, le tableau d'Eugène simplifié se suffisait à lui-même, il a fallu que je me fasse violence pour me décider à intervenir, mais j'ai respecté son intention, ma forme suit plus ou moins celle qu'il avait évoquée; je lui ais donné la lourdeur d'un drapé et une continuité à la droite du tableau, le traitement contrasté du motif figure comme un percement découvrant un arrière-plan, j'ai évoqué une ombre reportée pour accentuer ce sentiment.

Digression...

Une série d'émissions sur France Culture au sujet de Paul Cézanne, mais mon sujet n'est pas l'émission ni même l'œuvre du peintre dont on reconnaît assez unanimement qu'elle fut déterminante dans l'avènement de l'art moderne. Permettez-moi quelques réflexions ruminées à l'écoute de la radio, dans ma cuisine, je préparais la gamelle du chien :

Je suis né pile-poil au milieu du vingtième siècle, cinq plus tard en vérité mais n'ergotons pas, ce qui signifie que j'appartiens à une génération qui s'est vue présenter "Les joueurs de carte" comme l'œuvre d'un grand peintre. Ceux d'entre nous qui se sont un minimum intéressés à l'art ont été bercés par les références aux impressionnistes, à Cézanne, Paul Klee, Picasso, le cubisme et toutim et pour l'art contemporain, Dada et notre inoxydable Marcel Duchamp. De manière consciente ou inconsciente, ces propositions multiples nous ont nourris et les injonctions qui les accompagnaient, manifestes successifs, "la peinture est... Doit-être... N'est pas... Est morte et enterrée..." ont été le ronron consensuel de la vie d'artiste, notre académisme à nous, une doxa selon laquelle tribut devait être obligatoirement payé à la "modernité".

Sur le fond sonore de ma radio, j'entendais les témoignages successifs comme un "digest" de ce bain culturel où pointait un entendu, une vieille histoire, l'idée d'un déterminisme historique, à savoir qu'après Cézanne, Klee, Picasso, Malevitch, on ne pouvait faire qu'avec eux, qu'après les avant-gardes la rupture était consommée, définitive, sauf d'aller contre un prétendu "sens de l'histoire": Je me souviens de la réflexion d'un visiteur idiot considérant un de mes tableaux les plus strictement figuratifs : "Et Paul Klee dans tout ça?" Le type ne pouvait pas concevoir qu'on puisse chercher une voie en oubliant une histoire trop proche, qu'on s'éloigne des entendus esthétiques de notre vingtième siècle, ceux-là même auxquels nous avions été biberonnés. C'est une forme de conservatisme très en vogue chez nos amateurs soi-disant éclairés, de considérer être "à la pointe" en continuant de glorifier des préceptes passés d'une centaine d'années; c'est aussi un paradoxe de l'art contemporain, soit d'être contemporain avec un siècle d'âge: Chez nos artistes actuels les plus caricaturaux, l'art d'aujourd'hui, c'est Dada revisité par le néo-libéralisme...

Notre histoire de l'art est sûrement infiniment moins linéaire que généralement supposé, le postulat déterministe la nettoie systématiquement de ses atermoiements et soubresauts multiples, nous sommes en vérité victime d'une restriction idéologique faisant fi de la richesse de ses propositions... Et si nous laissions tout ça à l'histoire du vingtième siècle? Nous sommes quelle année? 2017???

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6 juin 2017 2 06 /06 /juin /2017 15:11
Huile sur toile, 150 x 150 cm.

Huile sur toile, 150 x 150 cm.

Huile sur toile, 150 x 150 cm.

Huile sur toile, 150 x 150 cm.

Huile sur toile, 150 x 150 cm

Huile sur toile, 150 x 150 cm

Huile sur toile, 100 x 100 cm.

Huile sur toile, 100 x 100 cm.

Derniers tableaux, 2017

Le tableau reproduit dans la dernière image a encore été construit à partir d'une composition monochrome d'Eugène, il s'intitulerait (paresseusement) "palimpseste 2". Deux nouvelles compositions du même type sont en gestation. Je suis gêné depuis ce début d'année par un désir de compositions moins minimales sans réussir à en trouver le principe. Dernièrement, Eugène m'a montré la série d'encres qu'il vient de réaliser. Il les accumule par centaines. Je suis toujours envieux de la facilité avec laquelle il se laisse porter par son inspiration, nous sommes si différents dans notre pratique. Il travaille dans la spontanéité du geste quand je ne commence jamais un tableau sans l'avoir préparé. Je pars d'une image composée à l'écran, dans les proportions. En cours d'élaboration, je photographie mon tableau pour chercher les corrections sur Photoshop. Ces aller-retours peuvent me faire superposer quatre ou plus versions du même tableau. Il m'arrive aussi de les laisser dormir en attendant le déclic, ce fut le cas pour le petit portrait de femme (Nouché) dont j'avais réalisé la première version il y a peut-être un an sans en être satisfait.

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 16:46
Huile sur toile / 190 x 190 cm / Octobre 2016

Huile sur toile / 190 x 190 cm / Octobre 2016

Celui-ci a été réalisé à partir d'une toile d'Eugène dont il ne voulait plus. Il m'avait proposé d'en récupérer le châssis et la toile en la retournant. Il l'avait réalisée dans cette série des blancs sur blanc où il jouait des effets d'épaisseur pour évoquer ses formes.

Eugène Lamsweerde / Acrylique sur toile / 190 x 190 cm

Eugène Lamsweerde / Acrylique sur toile / 190 x 190 cm

J'aimais mieux l'idée de repartir des sa toile. J'aimais le dynamisme de ces deux virgules en épaisseurs de blanc et pensais tout de suite jouer d'une contradiction de formes, leur opposer un motif centré bien statique. Certes, statique fut-il, massif en vérité dans le début de son exécution... J'avais trop monté les contrastes à l'ébauche en perdant la transparence des tons ne me laissant d'autre recours que de travailler pleine pâte. Les glâcis de blanc m'ont sauvé la mise, sinon le truc eut été bien... Massif.

 

 

Etape intermédiare, avant retouches et glacis de blanc.

Etape intermédiare, avant retouches et glacis de blanc.

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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 21:26
repro 1

repro 1

repro 2

repro 2

Biennale de Cachan, "Max etc..."

Repro 1 / Biennale de Cachan.

"Max in memoriam", le tableau dans le contexte de la biennale de Cachan, en remerciant l'équipe de l'Orangerie pour le soin porté à l"accrochage. Au sujet de ce tableau, si je l'ai déjà présenté dans ce blog, je suis resté assez laconique dans mes légendes. J'ai du évoquer le thème imposé sans expliquer le choix de la composition. Le dossier d'appel à candidature à la biennale suggérait la filiation évidente des années Dada et de ses multiples avatars contemporains. Je n'ai pas suivi le fil, pas forcément selon une intention déterminée.

Il se trouve qu'à la lecture de l'énoncé du thème, la 1ere guerre mondiale, les premières images qui me soient venu à l'esprit était celles d'Otto Dix et Max Beckmann. En précisant cette impulsion , j'en suis venu à cette série d'eaux fortes qui m'avaient tant frappé à l'occasion de l'exposition que Beaubourg avait consacrée à ce dernier. Puis en consultant des images d'archive, j'ai trouvé une photo de champ de bataille colorisée en ocre. La réalité dont tentait de rendre compte l'image supposait de l'empâtement, de la terre et de l'épaisseur, alors l'idée d'un triptyque qui tenterait l'opposition d'un portrait gros plan traité dans la légèreté des transparences, évanescent et précis comme un souvenir prégnant, d'un volet central en empâtement à la manière expressionniste, quasi monochrome, et d'une partie gauche jouant de la force d'un graphisme aigu à l'imitation de Beckmann, noir sur le blanc de la toile enduite s'est imposée. Trois images dissemblables, trois manières de peindre, restait que le tableau devait être un tout et parties, il fallait un élément graphique qui lie les trois volets, un bandeau rouge qui joue en harmonie vivace dans les dominantes des trois parties.

Le souci dans l'aventure, c'est de toujours douter de la validité de ses choix. La solution, c'est de s'en foutre de ces doutes, advienne que pourra, l'aventure est dans le tableau, quelque soit le postulat de départ... Dans l'évolution de mon travail, je m'aperçois avec de plus en plus de précision que je tourne toujours autour d'une même tentative, mettre en ordre des signes contradictoires, un souci des contrastes qui outrepasse la loi des complémentaires ou des valeurs opposées. Dans ce jeu des oppositions s'exprime en creux un sentiment double qu'Eugène avait simplement traduit en considérant mon tableau: "et pourtant, ça fonctionne..." La réussite d'une composition reposerait sur son ambiguïté ?

Repro 2 (huile sur toile, 150 x 150 cm) / Si je dois lui donner un titre, à celui-là, ce serait en référence aux sculptures d'Eugène qu'il garde dans un grenier. Le motif est tiré de quelques photos de ces travaux et de leur contexte. Je ne sais pas inventer, ça ne m'intéresse pas, j'ai tant de plaisir à me laisser surprendre par ce qui m'est donné à voir. J'imagine que ces sculptures, Eugène les a réalisées dans la spontanéité du geste, ce que j'en retient? Le sentiment d'une forme complexe dans une matière bien particulière que jamais je n'aurais su imaginer. Dans l'évidence de sa matérialité (une terre cuite patinée de ses trente ans d'existence), elle me parle d'émotion.

J'ai déjà publié une reproduction de la version de base du tableau, avant que je fasse apparaître la trame qui se superpose à l'image initiale. Depuis le départ, je savais que le tableau ne se limiterait pas à sa première forme, mais il m'a fallu laisser dormir la toile une bonne semaine avant de trouver ce graphisme tout bête, une succession de traits qui traverse la toile.

Eugène m'avait dit que dans son travail de plasticien, il cherchait le mystère de l'existence. André Lothe ne disait pas autre chose quand il expliquait qu'en toute chose qui lui était donné à voir, il cherchait les "lignes de force" qui structuraient les signes et que le cubisme n'était qu'un jeu de déconstruction/reconstruction tendant à rendre ces lignes apparentes. Pour ce qui me concerne, ma tentative en peinture serait le reflet de la tentative fondamentale de ma pauvre vie, harmoniser le flux des sentiments contradictoires qui me traversent sans cesse, en atténuer la violence en les hiérarchisant.

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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 19:02
Janvier / Février 2016, derniers tableaux.
Janvier / Février 2016, derniers tableaux.
Janvier / Février 2016, derniers tableaux.

Dans l'ordre : 1° Huile sur toile, 150 x 150 cm (janvier 2016), une manière de renouer avec mes premiers thèmes de prédilection en revenant d'un séjour dans cet endroit de Grèce où j'avais passé tant de délicieux moments. Les troncs d'oliviers y exercent toujours sur moi leur pouvoir de fascination. Mon petit jeu sur le quadrillage m'a conduit à radicaliser la confrontation des signes purement graphique et figuratifs. Les châssis en formats carrés qu'Eugène m'a si gentiment donné n'y sont pas pour rien, je dois avouer que ce format précis, 150 x 150 est somptueux, impossible qu'une mauvaise reproduction en traduise l'impact.

2° J'ai toujours ces flous de Richter en tête, ce portrait de Pom (huile sur toile, 70 x 70 cm, février 2016) est bien loin d'atteindre la perfection de ce maître absolu. Sinon cette référence qui me travaille depuis longtemps, j'ai cherché ce procédé qui consiste à déterminer un avant plan en superposant des formes nettes sur un arrière plan flouté.

3° Un triptyque réalisé pour répondre à un appel à candidature . Quand je l'ai montré à Eugène, il est resté un moment silencieux avant de me dire "tu es vraiment un ami surprenant". Je ne sais pas très bien comment il faut l'entendre... Le portrait est celui de Max Beckmann et le volet de gauche directement inspiré des pointes sèches qu'il réalisa après avoir été infirmier pendant la première guerre mondiale (huile sur toile, 89 x 230 cm, janvier 2016).

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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 12:24
Le travail sur le motif et quelques réflexions circonstancielles
Le travail sur le motif et quelques réflexions circonstancielles
Le travail sur le motif et quelques réflexions circonstancielles

Pour accéder aux reproductions seules, thomaschevalier.tumblr.com

Depuis cette impulsion qui me fit réaliser une copie / interprétation d'une assomptrion de Nicolas Poussin (cf les articles du mois de juillet), j'ai travaillé sur le motif du drapé en poursuivant une recherche formelle qui m'éloigne des préoccupations qui m'ont animé dans la réalisation, par exemple, de mes portraits ou de scènes de genre où je tentait de saisir quelque chose d'une humanité, même si une tentation formaliste parasitait systématiquement mes représentations. C'est donc occupé d'un souci purement ésthétique que j'ai reçu, comme un rappel impératif à cette humanité, la nouvelle des attentats de Daech à Paris et Saint-Denis. A cet instant, et, faites excuse, cet article sera sans doute aussi décousu que mes pensées, je me pose la question de la légitimité de poursuivre une recherche formelle dans des circonstances qui supposeraient au minimum un engagement.  C'est dans un certain marasme de mes réflexions que je me permettrai quelques digressions d'ordre politique.

A l'annonce des attentats, il n'y a pas eut de surprise, l'enchaînement des faits paraissait depuis longtemps inéluctable, l'évènement n'en est pas moins traumatique. Il marque en tout cas une étape dans le regard que je pose sur nos politiques. Les faits interviennent au cours d'une campagne électorale qui ne nous a rien épargné des traditionnelles antiennes, suscitant notre désabusement agacé. Malgré la déconnection sans cesse confirmée du discours politique, il nous faudra choisir entre un socialisme économiquement libéral, une droite flirtant avec les extrêmes et le parti (extrême) de Marine Le Pen. Mais voilà, dans ces circonstances la question n'est plus de faire un choix de société mais bien de se déterminer sur ceux qui seront le plus aptes à faire face aux évènements. Dans cette perpective, à coup sûr, je crains comme la peste les rodomontades liberticides de Sarkosy et l'atterrant simplisme revenchard et surranné du Front Nationnal. Quoi que j'ai pu dire et médire de François Hollande, je l'approuve dans ses positions face à Daech. Je préfère de loin sa détermination attentive et mesurée aux conneries vindicatives dont notre précédent président nous avait abreuvé. J'ai approuvé la position du "ni Daech, ni Assad" et si il doit l'abandonner, je lui reste gré de l'avoir tenue. J'approuve aussi sa réaction aux attentats, je l'entends quand il nous déclare en guerre et lui suis encore gré de vouloir réviser la législation de l'état d'urgence qui dans sa définition actuelle nous renvoie au gaulisme des années cinquante (parce qu'évidemment, le problème de la légalité est à cet endroit crucial). Il y a une responsabilité historique de notre électorat face l'agression de l'El qui l'engage au même titre que la responsabilité de l'électorat allemand qui porta Hitler au pouvoir fut engagée. Pour moi, la question n'est plus de savoir dans quel sens j'aimerais voir notre politique s'infléchir, mais comment tenter de sauver nos acquis, liberté d'expression en tête. Dans la galerie des politiques en scène, je préfère encore Hollande et je ne ferai rien, dans cet acte dérisoire de voter, qui puisse l'affaiblir.

Je me suis souvent amusé à paraphraser Voltaire ("je ne crois pas à la démocratie, mais ne le dites pas à mon Valet, il me tuerait") ou à citer Churchill "La démocratie est le pire des systèmes à l'exclusion de tous les autres". Mais cette position "en retrait" ne m'en laissera pas moins féroce à résister à toute forme de pensée totalitaire.

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24 septembre 2015 4 24 /09 /septembre /2015 10:07

Il est des rencontres étonnantes, En réagissant à un propos de Jack London (cf; article précédant, "les réveils difficiles"), je reconsidérais ma pratique et plus largement l'actualité en effleurant de quelques digressions sommaires une thèse que j'ai trouvée confirmée et développée dans le livre de Yuval Noah Harari: "Sapiens, une brève histoire de l'humanité". Son postulat est le suivant: ce qui aurait assuré la supériorité de l'Homo Sapiens sur les autres groupes humains (révolution cognitive) serait sa capacité à fédérer et organiser des groupes de plusieurs centaines ou milliers d'individus en les faisant adhérer à une même croyance, Il distingue les mythologies comme principe fondateur et moteur essentiel des civilisations. Notre réalité quotidienne serait l'effet de fictions successives, retirez la fiction et la réalité se délite pour se reconstituer selon un arsenal mythologique nouveau.

Si je définis l'art comme l'expression formelle et synthétique d'une fiction fondatrice, je pourrais réécrire une histoire de l'art en occident (sans remonter à l'antiquité) selon cette classification:

  • L'art du moyen âge, expression formelle et synthétique d'une fiction religieuse.
  • L'art de la renaissance à la révolution Française, expression formelle et synthétique d'une fiction aristocratique et monarchique.
  • L'art de la révolution Française et de la déclaration des droits de l'homme à la fin du XIXe siècle, expression formelle et synthétique d'un fiction bourgeoise.
  • L'art de la fin du XIXe aux années 1960, expression formelle et synthétique d'une fiction révolutionnaire.
  • L'art contemporain, expression formelle et synthétique d'une fiction capitaliste et libérale.

Pour l'art contemporain, si l'on envisage la révolution opérée par Marcel Duchamp, on peut imaginer que la prescience de cette thèse lui fit mettre sa cuvette de chiotte dans les musées. L'art ne peut se considérer que du point de vue du regardeur à la condition que celui-ci participe de la même fiction que l'artiste, il n'aurait donc aucune valeur intrinsèque. Ceci expliquant cela, on conçoit aisément que le "marché de l'art" survalorise des actes créatifs dérisoires au prétexte qu'ils font écho aux mythes libéraux (Koons, Murakami and so on, ceux-ci ayant d'autant plus de succès qu'ils reproduisent dans leurs pratiques un process industriel).

Je dois partager avec Yuval Noah Harari et quelques autres des gènes Néandertaliens qui nous laissent rétifs à considérer ces réalités fictionnelles autrement que pour ce qu'elles sont. Dans ces conditions, difficile d'envisager d'inscrire ma pratique dans une supposée modernité (que j'imagine d’ailleurs dorénavant obsolète). En bon pragmatique, je reviens à un artisanat scrupuleux. Puisque le hasard m'a doté d'un certain talent pour la peinture, je l'exerce avec une application qui m’attira souvent les quolibets des Hérauts tardifs de la contemporanéité.

Dans mes citations picturales (Portrait d'innocent X de Vélasquez , assomption de Nicolas Poussin), il faut voir l'hommage d'un artisan à ses prédécesseurs et l'expression d'une certaine prétention (saurais-je le faire?), peut-être aussi un message prônant un rapport pacifié au passé en faisant fi de tout superlatif inscrivant radicalement les artistes dans les fictions que leurs sujets véhiculent.

Je dédie ce court et dernier chapitre à Eugène qui se posa la question "mais pourquoi a-t-il fait ça?".

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